Vendre des livres numériques

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Les livres numériques

Les Bases de données bibliographiques

Comment vendre des livres numériques ?

Comme pour la vente en ligne de livres papiers, la question principale qui se pose est comment faire ?
La vente de livres numériques bloque encore beaucoup de libraires qui ont la sensation qu’ils doivent avoir de vastes connaissances techniques pour la mettre en oeuvre, alors que dans la majorité des cas ils peuvent se reposer sur leur prestataire pour tout ce qui a trait au SAV. Cependant, il est toujours bon d’avoir un vernis de connaissance pour ne pas passez pour un incompétent auprès de ses clients.
Il y a deux solutions principales pour vendre des livres numériques, assez semblables aux solutions de vente de livres papier.

L’adhésion à un portail national, régional ou de spécialité permet souvent de profiter de fonctionnalités de vente de livres numériques. Le client peut ou pas choisir sa librairie, il ne sort de toutes façons pas de l’environnement du portail. Aucune action à mettre en place pour le libraire, même si les rémunérations sont généralement peu élevées il n’y a aucun investissement ni travail à effectuer.

La vente de livres numériques sur son propre site internet, si elle est bien plus rémunératrice, demande lors de la mise en place des procédures assez longues, spécialement pour les ouvertures de contrats auprès des diffusions. En effet, il vous faudra signer un contrat avec chaque diffusion numérique.

Cependant, c’est la seule méthode qui vous permettra de proposer aux bibliothèques de leur vendre des livres numériques dans le cadre de PNB (Prêt numérique en bibliothèque).

Dans tous les cas, les commandes et les ventes passeront par le hub Dilicom. Ce dernier offre une réelle valeur ajoutée. Construit en étoile, le réseau permet à chaque acteur, une fois raccordé, d’effectuer des transactions avec l’ensemble des fournisseurs ou des revendeurs. Avec un taux de disponibilité proche de 100%, l’infrastructure présente toutes les caractéristiques d’un système fiable et durable.

Quelques notions importantes

ONIX, une norme bibliographique

ONIX est une norme de description bibliographique qui fonctionne avec des balises, en anglais markups. Le langage à balises le plus connu du grand public est le HTML (ou HyperText Markup Language) qui sert à représenter graphiquement du texte sur les pages internet. Pour faire un parallèle, ONIX permet de représenter les métadonnées des livres sur les sites des revendeurs.
De sa rédaction correcte par les diffuseurs et distributeurs numériques dépend la présentation des livres sur les sites des revendeurs et donc, toute leur commercialisation. Par exemple, on estime qu’en ligne un livre avec un visuel de première de couverture se vendra en moyenne deux fois plus qu’un livre qui n’en présente pas.
ONIX est une norme internationale permettant de décrire toutes sortes de produits. Sa déclinaison « for books » est gérée par EDItEUR, un groupe international dont la vocation est d’organiser la standardisation des infrastructures pour le commerce électronique de livres. EDItEUR présente des adhérents et des groupes dans vingt cinq pays qui, tous, participent à des comités et des assemblées générales autour du travail du groupe, généralement lors des foires de Londres et de Francfort.
Les deux principales normes d’EDItEUR sont ONIX et THEMA.
Le groupe chargé de proposer des modifications et des adaptations d’ONIX et de THEMA pour le marché français est un groupe de travail de la commission numérique du SNE : Normes et Standards.

ONIX en est à sa troisième version, et fonctionne essentiellement avec ce qu’on appelle des codelists, c’est à dire des listes de balises permettant d’indiquer des informations. Celle en cours d’utilisation depuis novembre 2021 est la codelist 55.
Au niveau du SNE existe un Guide pratique ONIX contenant les règles pour la rédaction et l’intégration des métadonnées au format ONIX 3.085 pour le commerce du livre, créé par la commission FEL de la CLIL en partenariat avec le groupe Normes et Standards.

On appelle les métadonnées du livre l’ensemble des renseignements bibliographiques permettant de le décrire et de le commercialiser. Par exemple le titre, l’auteur, l’éditeur, le résumé, la première de couverture font partie des métadonnées usuelles du livre.
Une fiche ONIX c’est donc un certain nombre de balises et leur contenu, codé à partir de la codelist ou en clair. Par exemple,

<PublisherName>Éditions du Cercle de la Librairie</PublisherName>

est une balise donnant le nom de l’éditeur d’un livre. Il faut toutefois garder à l’esprit que l’ONIX n’est pas fait pour être décrypté par un humain mais par un ordinateur, il est donc assez aride.

Fonctionnement des échanges entre libraire et distributeur

Pour la commercialisation du livre papier, les flux sont relativement simples : le libraire commande à son diffuseur, le distributeur qui stocke la marchandise met les ouvrages à disposition d’un transporteur qui les livre puis, éventuellement, le libraire retourne les volumes en les mettant à disposition du transporteur qui les rapporte au distributeur. Le distributeur facture et émet des avoirs en conséquence.

Le numérique fonctionne sensiblement à l’identique, avec un acteur supplémentaire indispensable : le prestataire du revendeur. Celui-ci va faire l’interface technique entre les distributeurs et lui afin d’éviter la multiplication des développements identiques.
La différence principale tient dans un détail : dans le numérique, on n’échange pas des blocs de papier massicotés et imprimés, mais des métadonnées et des fichiers. La différence semble énorme, elle est toutefois minime, seul le fonctionnement compte.

Dans un premier temps, le distributeur met à disposition son catalogue de fiches ONIX. Le prestataire vient le moissonner (récupérer les nouveautés et les mises à jour) puis le met en ligne sur les sites des revendeurs. Lorsqu’un internaute décide d’acquérir un livre numérique et qu’il clique sur « acheter », le site envoie un message au distributeur avec les informations de la commande : le titre acheté, le prix payé, le pays du client, une adresse mail (souvent anonymisée par les revendeurs)…

En réponse à cette requête, les serveurs du distributeur numérique renvoient un lien de téléchargement et jamais le fichier en lui-même. L’internaute devra cliquer sur le lien pour télécharger son livre numérique.

Sécuriser les fichiers : les DRM

DRM est l’acronyme de Digital Rights Management. C’est donc, en français, la Gestion des droits numériques.
Même si on en entend beaucoup plus parler depuis les cinq dernières années à cause du livre numérique, elles sont loin d’être une invention récente. Dès les années 90 elles apparaissent dans la législation à travers, entre autres, les traités internet de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) signés en 1996 et qui établissent une norme internationale afin d’empêcher l’accès non autorisé (ou piratage) des œuvres de l’esprit. Il s’agit du Digital Millennium Copy Act étasunien de 1998 ou la Directive 2001/29/CE du Parlement européen et du Conseil du 22 mai 2001 sur l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la société de l’information88.

Pour les livres numériques, on distingue principalement quatre DRM différentes en utilisation dans l’édition française :

Nom

Propriétaire

Interopérable

Adobe DRM

Adobe

non

Filigrane ou marquage numérique

aucun

oui

KF8

Amazon

non

LCP Readium

Fondation Readium

oui

 

Ouvrir les fichiers : les différents formats

Dans les débuts du livre numérique, le seul format était le PDF (Portable Document Format) créé par Adobe.
On a ensuite commencé à utiliser l’ePub, comme e-publication, qui a pour principal avantage de s’adapter à la taille de l’écran de l’appareil sur lequel on le lit.

Le caractère le plus important, en matière de fichiers numériques, est l’interopérabilité. C’est la possibilité d’ouvrir des fichiers quel que soit le support utilisé, et surtout quel que soit le système d’exploitation utilisé. C’est un combat mené par l’European and international booksellers federation (EIBF) qui a commandé un rapport à ce sujet en 2013 dans le cadre de son travail de lobbying auprès de la Commission européenne, afin de sensibiliser aux enjeux de l’interopérabilité et montrer qu’elle est, dans le secteur du livre, techniquement possible. Cette étude aboutissait à des propositions claires : renforcer autant que possible l’interopérabilité en mettant en avant les formats non propriétaires et faciliter l’implantation de la DRM Readium, nouvellement créée et interopérable.

Cette étude attaquait également les situations de monopoles de systèmes comme celui d’Amazon ou d’Apple qui enfermaient leurs utilisateurs avec des formats non utilisables en dehors de leurs plates- formes.
Depuis 2013, la situation a malheureusement peu changé sur ce front.

Télécharger l’étude de l’EIBF

Prix unique du livre numérique et fiscalité
En mai 2011, le parlement français adopte la loi n° 2011-590 du 26 mai 2011 relative au prix du livre numérique, qui « s’applique au livre numérique lorsqu’il est une œuvre de l’esprit créée par un ou plusieurs auteurs et qu’il est à la fois commercialisé sous sa forme numérique et publié sous forme imprimée ou qu’il est, par son contenu et sa composition, susceptible d’être imprimé ». La loi s’impose à tous les revendeurs, où qu’ils se situent, dès lors qu’ils exercent une activité de vente de livres numériques à destination d’acheteurs situés en France.
La TVA du livre numérique est passée dans les dix dernières années de 19,6% à 5,5% en passant par 7% et 20%, au fil des évolutions de la législation européenne. Depuis 2018 et la directive autorisant les pays de l’Union européenne à appliquer un taux de TVA réduit aux produits numériques fournis par voie électronique, la TVA en France métropolitaine reste à 5,5%. Par contre, elle est toujours variable selon le pays de l’acheteur, même si un minimum de 10 000€ HT s’applique aux déclaration de TVA dans les états membres.

Et le prêt numérique en bibliothèque, comment ça fonctionne ?

PNB (Prêt Numérique en Bibliothèque) est un dispositif interprofessionnel, lancé en 2012 par les acteurs de la chaîne du livre afin de permettre aux bibliothèques, municipales dans un premier temps, de prêter des livres numériques à leurs usagers dans le respect des droits d’auteur et de l’ensemble de la chaîne du livre.
Les discussions entamées dans cet objectif par les représentants des revendeurs de livres numériques, des éditeurs, des bibliothécaires et des pouvoir publics amèneront en 2014 la signature des Recommandations pour une diffusion du livre numérique par les bibliothèques publiques, et le déploiement du projet puis de l’outil réel restera surveillé par le Ministère de la Culture et évalué annuellement.
Les maîtres mots du Prêt numérique en bibliothèque sont neutralité et interopérabilité.

L’achat
Tout d’abord, le bibliothécaire va choisir, sur le site du libraire, les ouvrages qu’il veut présenter à ses lecteurs. Cela sous-entend que les contrats de mandat PNB sont signés pour le libraire et qu’il a ouvert un espace de vente de livres numériques aux collectivités.
Le prestataire va ensuite envoyer la demande à Dilicom, qui va vérifier que les comptes du libraire et de la bibliothèque sont ouverts. Si c’est bien le cas, la commande est transmise au distributeur numérique, qui renvoie les métadonnées, qui seront transmises par Dilicom au prestataire de la bibliothèque pendant la nuit suivante.
La bibliothèque ne récupère que les métadonnées de son achat, pour afficher le livre dans son catalogue. Elle doit donc avoir souscrit auprès d’un prestataire de services un portail de prêt de livres numériques au grand public.

Le prêt
L’usager se rend sur le portail de sa bibliothèque, et choisit le livre qu’il souhaite télécharger. L’inscription est gérée par la bibliothèque, qui décide également des droits de prêt de ses usagers, et tout particulièrement de la durée de prêt et de la possibilité ou pas de prolonger ledit prêt. Le portail de la bibliothèque transmet la demande à Dilicom qui vérifie que les droits de la bibliothèque ne sont pas expirés, puis si c’est le cas transmet la commande au distributeur numérique qui renvoie un lien de téléchargement, qui transite par Dilicom et le portail de la bibliothèque avant d’être fourni à l’usager. L’ensemble de ce processus dure moins d’une minute.

Les fichiers sont équipés de la DRM LCP Readium, dont on a activé la chronodégradabilité, c’est à dire qu’ils ne sont plus consultables sur l’appareil de lecture de l’usager une fois dépassée la durée de prêt décidée par la bibliothèque. Cette durée, généralement alignée sur la durée de prêt des documents papier, peut varier selon les périodes, elle est généralement allongée pendant les vacances d’été par exemple.

Schéma du PNB

PNB prévoit des droits spécifiques sur les fichiers vendus aux collectivités.

La première des caractéristiques d’accès est la durée de validité de l’offre. Ici de 1095 jours, soit 36 mois, c’est la durée pendant laquelle le livre pourra être prêté. Au bout de 36 mois, le livre ne pourra plus être prêté, il faudra si le bibliothécaire souhaite le garder dans son fonds le racheter. Ici, le principe est de simuler le désherbage régulier des fonds bibliothécaires de prêt.
Ensuite, la durée maximale de prêt autorisée par l’éditeur, qui est la limite dans laquelle la bibliothèque peut accorder sa durée de prêt.
Puis le nombre de prêts possibles, qui est un nombre de prêts au-delà desquels le livre doit être racheté, ici pour simuler l’usure des ouvrages. Cette condition est à mettre en parallèle de la durée de validité de l’offre : la première des deux qui arrive à échéance prend le pas sur l’autre.
Enfin, le nombre de prêts simultanés et le nombre d’utilisateurs simultanés en consultation en ligne, qui permettent de limiter les usages, par exemples scolaires, des ouvrages.

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